Rédactionnel : Alexandre Bouvier, Marianne De Coninck, Maureen Minjard, Pierre Roussel

• Gestion du climat

En milieu naturel, les espèces de petits fruits se plaisent en sous-bois et/ou en altitude. C’est pourquoi, les températures élevées, notamment nocturne, ainsi que le manque d’hygrométrie les stressent et les font souffrir (voir focus).

• Sanitaire :

Surveillance oïdium : attention, la pression peut augmenter à partir de fin juillet (rosée du matin), dès que l’humidité nocturne revient.

• Stade cultural :

Les plantations des racines nues sont bien avancées, suivrons la mise en place des mottes à partir de fin-juillet.

L’irrigation, comme pour les racines nues : Avant plantation, vérifier le bon fonctionnement du système d’irrigation (aspersion et goutte à goutte) : contrôler les fuites, les bouchages, la pression, etc.
La plantation doit se faire sur sol humide. Un système d’aspersion permet de sécuriser les premiers jours après la plantation. A partir du moment où le goutte à goutte fonctionne en solo, vérifier l’humidité du sol entre deux goutteurs. L’utilisation du mouillant H2Flo permet d’agrandir le bulbe hydrique autour du goutteur.
La surveillance de l’émission des racines dans le sol est cruciale. Si la motte se dessèche rapidement, nous consultez pour mettre en place notre protocole H2Flo.
Les apports d’engrais solubles et de biostimulants peuvent commencer au bout de 10 à 15 jours après la reprise. Contactez-nous pour plus d’informations.
La suppression des fleurs et des stolons est obligatoire pour permettre au plant de se construire végétativement.

• Sanitaire :

Risques maladies du sol : Phytophtora cactorum, Verticillium, Neopestalothiopsis, pythium, etc... Si ces champignons pathogènes sont présents dans le sol, ils peuvent inoculer les fraisiers dès la plantation. Les symptômes, eux, peuvent s’exprimer bien plus tard. La prévention est capitale (cf bulletin précédent). A cette période, et selon les risques connus de la parcelle, il faut intervenir dès la plantation. Nous consulter pour les différentes stratégies.
Risques ravageurs : laisser les plantules s’installer. Surveiller d’éventuels pucerons, acariens, cicadelles, chenilles, etc… Intervenir en cours d’été si besoin.

• Fertilisation et irrigation

Pour les plants en stade nouaison, grossissement (remontantes de février et les Trayplants frais en contre plantation), une formule d’engrais potassique sera le mieux pour accompagner le grossissement.
Pour les racines nues en contre plantation, après avoir supprimé les premières fleurs, il faut poursuivre la formule azotée jusqu’à l’arrivée des fleurs suivantes, afin de d’initier la pousse des feuilles et des racines.
Maintenir une EC ± 1,2 avec un équilibre moins azoté que l’hiver.
Irrigation : En cette période d’extrême chaleur soyez plus vigilant que jamais. Vos fraisiers ne doivent jamais manquer d’eau. Attention : De manière contre intuitive, les températures excessives réduisent la consommation en eau des plants. Irriguez régulièrement et en petite quantité et surveillez l’humidité des sacs. Dans le cas d’une sécheresse des sacs, ne surirriguez surtout pas au risque de noyer les plants.
Remouillez progressivement vos sacs, faites une application d’H2flo pour homogénéiser rapidement l’humidité du substrat. Soutenez les plants avec des acides aminés comme le Protaminal ou le Trainer, en application foliaire. Vous pourrez faire un stimulant racinaire dans un second temps comme un Adenia.

• Qualité et conservation du fruit

Si vous observez des « fruits mous », « des akènes saillants », des défauts de coloration, des brulures, et/ou des fruits déformés/mal noués, plusieurs paramètres sont alors à vérifier :
L’irrigation : Un arrosage irrégulier, insuffisant ou excessif peut entrainer ce genre de défaut.
La fertilisation : Un excès d’azote pendant la phase de maturation des fruits diminue leur qualité. Il est important de baisser cet apport, en passant à une fertilisation majoritairement potassique.
La gestion climatique : Si vous étouffez sous vos abris, dites-vous que vos plantes aussi. À partir de 30°C le jour et 25°C la nuit, les plants interrompent leurs croissances, voir même consomment les réserves énergétiques qu’ils ont emmagasinés. Vérifiez que votre ombrage soit suffisant. Vous avez aussi la possibilité de les soutenir avec des biostimulants comme Intracell (1kg/ha) + Obstacle (2L/ha). De la même façon que les crèmes solaires, ces applications sont toujours plus efficaces AVANT l’arrivée des grosses chaleurs.
D’autres leviers sont possibles pour faire baisser la température sous les abris mais ils demandent de l’anticipation :
La brumisation et/ou l’aspersion sous les gouttières aux heures les plus chaudes sont des solutions reconnues pour diminuer la température.
Ces installations s’accompagnent d’avantages et d’inconvénients, pour en savoir plus, discutez-en avec votre technicien(ne).
La mise en place d’un enherbement peut faire baisser la température de 5°C. Sollicitez votre technicien(ne) en tout début d’automne pour choisir le couvert adapté.

• Sanitaire :

Pucerons : des remontées de pucerons sont régulièrement observées cette année, avec des hampes florales couvertes de petits pucerons.
Drosophila suzukii : à cette période, les pièges Decis Trap DS sont en place, on récolte moins mûr, on ne laisse aucun déchet de fraise à la parcelle. Certains essayent des substances naturelles telles qu’Altodega ou Muriel. Enfin, Naturalis (Beauveria bassiana UAB) semble montrer une efficacité de fond en cas de traitements réguliers. Enfin, en dernier recours, des traitements conventionnels sont autorisés, plus ou moins compatibles avec les auxiliaires.
Acariens : pression forte accentuée par la chaleur et le vent chaud. A gérer si nécessaire avec Naturalis (Beauveria bassiana UAB).

• PBI (Protection Biologique Intégrée) :

Gestion de l’Acarien tétranique :
Les lâchers de Californicus doivent être renouvelés toutes les 3-4 semaines selon la pression, Phytoseiulus sera laché en curatif (+ bassinages/ aspersions/brumisation). L’enherbement est un paramètre favorable à la régulation des acariens tétraniques.
Gestion des Thrips :
Certaines parcelles ont atteint un niveau d’équilibre entre thrips et auxiliaires. D’autres parcelles sont toujours très attaquées. Difficile de tenir le cap en cas d’historique de parcelle chargée... Sachez qu’année après année, ça ira de mieux en mieux, votre parcelle va s’assainir avec la PBI. Un enherbement, une aspersion, un traitement de sol à l’automne (Lalguard M52 et/ou Nématodes Steinernema...), pose de bandes jaunes proche du sol pendant toute l’interculture, tout cela assainira votre parcelle petit à petit.
Punaises Lygus/Liocoris et Drosophila suzukii :
Le choix de matières actives compatibles ou peu toxiques pour la PBI est mince. On essaie alors d’intervenir avant un renouvellement d’auxiliaires, et de traiter à faible pression de pulvérisation. Il semblerait que les orties soient l’habitat principal des punaises, il est souhaitable de les arracher autour des parcelles.

• Stade cultural
Mottes de printemps : fruit noué, grossissement.
Longues cannes remontantes : boutons à venir sur nouvelles cannes.
Longues cannes non remontantes : fin de culture ou conservation en 2ème année.

• Ombrage :
Vérifier que l’ombrage est toujours performant, en particulier après un épisode orageux. Si nécessaire, renouveler une application adaptée pour maintenir un ombrage suffisant jusqu’à la fin de l’été.

• Gestion des drageons :

Framboisiers non-remontants (en cas de conservation en 2ème année) : Supprimer les cannes ayant produit pour favoriser le développement des drageons qui produiront la prochaine saison. L’objectif étant que les drageons aient atteint leurs tailles définitives fin août.

• Irrigation et fertilisation
Maintenir une vigilance accrue des irrigations en cette période estivale et tout particulièrement au moment de la suppression des vieilles cannes, qui vont entrainer une perte racinaire significative. Il est aussi nécessaire d’adapter le programme de fertilisation en diminuant notamment les consignes d’EC à 1.2 . L’ajout de biostimulants racinaires Rise-P + Adenia, toutes les 3 à 4 semaines, aidera à la création de nouvelles racines et à maintenir un végétal en bonne santé générale.

• Sanitaire/PBI
Etant donné le faible nombre de matières actives autorisées en framboisiers, il est envisageable de se projeter en PBI. Suite au retrait des vieilles cannes, le renouvellement des lâchers est d’autant plus important.

Acariens tétraniques :
Le risque augmente avec les journées chaudes, voire venteuses. La PBI avec sachets de californicus en préventif, renouvelés toutes les 3-4 semaines, fonctionne bien. En cas de foyer, une intervention localisée avec Essen’ciel, puis un peu de Phytoseiulus permisilis, fonctionneront très bien.
Pucerons :
Certaines parcelles ont une forte pression. En PBI, à cette période, on lâche Aphidoletes aphidimyza.
Thrips :
Des thrips peuvent se loger à l’intérieur des fruits, et générer des dégâts (fruit terne, décoloré, rugueux). Des sachets de Swirskii en préventif
et renouvelés toutes les 4 semaines seront efficaces.

Drosophila suzukii (cf bulletin précédent) :
À cette période, les pièges Decis Trap DS sont en place, on récolte moins mûr, on ne laisse aucun déchet de framboise à la parcelle. Certains essayent des substances naturelles telles qu’Altodega ou Muriel.

PERRET Rhône Alpes - 9011 route de Marseille - 38150 CHANAS
tel : 04.74.86.18.61 / https://perret-ra.groupeperret.fr
Distributeur de produits phytopharmaceutiques agréé par le Ministère de l’agriculture sous le N°RH00333